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L'invitation au voyage

by Les Chantres Musiciens

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1.
Mon enfant, ma soeur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. — Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or; Le monde s'endort Dans une chaude lumière. Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
2.
Agite, bon cheval, ta crinière fuyante ; Que l'air autour de nous se remplisse de voix ! Que j'entende craquer sous ta corne bruyante Le gravier des ruisseaux et les débris des bois '. Aux vapeurs de tes flancs mêle ta chaude haleine, Aux éclairs de tes pieds ton écume et ton sang ! Cours, comme on voit un aigle en effleurant la plaine Fouetter l'herbe d'un vol sonore et frémissant ! « Allons, les jeunes gens, à la nage ! à la nage ! » Crie à ses cavaliers le vieux chef de tribu ; Et les fils du désert respirent le pillage, Et les chevaux sont fous du grand air qu'ils ont bu ! Nage ainsi dans l'espace, ô mon cheval rapide, Abreuve-moi d'air pur, baigne-moi dans le vent ; L'étrier bat ton ventre, et j'ai lâché la bride, Mon corps te touche à peine, il vole en te suivant. Brise tout, le buisson, la barrière ou la branche ; Torrents, fossés, talus, franchis tout d'un seul bond ; Cours, je rêve, et sur toi, les yeux clos, je me penche ... Emporte, emporte-moi dans l'inconnu profond !
3.
Oh! ne murmurez pas son nom! Qu'il dorme dans l'ombre, Où froide et sans honneur repose sa dépouille. Muettes, tristes, glacées, tombent nos larmes, Comme la rosée de la nuit, qui sur sa tête humecte la gazon; Mais la rosée de la nuit, bien qu'elle pleure en silence, Fera briller la verdure sur sa couche Et nos larmes, en secret répandues, Conserveront sa mémoire fraîche et verte dans nos coeurs.
4.
Dans ton cœur dort un clair de lune, Un doux clair de lune d'été, Et pour fuir la vie importune, Je me noiera dans ta clarté. J'oublierai les douleurs passées, Mon amour, quand tu berceras Mon triste cœur et mes pensées Dans le calme aimant de tes bras. Tu prendras ma tête malade, Oh ! Quelquefois, sur tes genoux, Et lui diras une ballade Qui semblera parler de nous ; Et dans tes yeux pleins de tristesse, Dans tes yeux alors je boirai Tant de baisers et de tendresses Que peut-être je guérirai.
5.
L'herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers, Aux pentes des sources moussues, Qui dans les prés en fleur germant par mille issues, Se perdent sous les noirs halliers. Repose, ô Phidylé! Midi sur les feuillages Rayonne et t'invite au sommeil. Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil, Chantent les abeilles volages. Un chaud parfum circule au détour des sentiers, La rouge fleur des blés s'incline, Et les oiseaux, rasant de l'aile la colline, Cherchent l'ombre des églantiers. Les taillis sont muets; le daim, par les clairières, Devant les meutes aux abois Ne bondit plus; Diane, assise au fond des bois, Polit ses flèches meurtrières. Dors en paix, belle enfant aux rires ingénus, Aux nymphes agrestes pareille! De ta bouche au miel pur j'écarterai l'abeille, Je garantirai tes pieds nus. Laisse sur ton épaule et ses formes divines, Comme un or fluide et léger, Sous mon souffle amoureux courir et voltiger L'épaisseur de tes tresses fines! Sans troubler ton repos, sur ton front transparent, Libre des souples bandelettes, J'unirai l'hyacinthe aux pâles violettes, Et la rose au myrte odorant. Belle comme Érycine aux jardins de Sicile, Et plus chère à mon coeur jaloux, Repose! Et j'emplirai du souffle le plus doux La flûte à mes lèvres docile. Je charmerai les bois, ô blanche Phidylé, De ta louange familière; Et les nymphes, au seuil de leurs grottes de lierre, En pâliront, le coeur troublé. Mais, quand l'Astre, incliné sur sa courbe éclatante, Verra ses ardeurs s'apaiser, Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser Me récompensent de l'attente!
6.
Si j'étais, ô mon amoureuse, La brise au souffle parfumé, Pour frôler ta bouche rieuse, Je viendrais craintif et charmé. Si j'étais l'abeille qui vole, Ou le papillon séducteur, Tu ne me verrais pas, frivole, Te quitter pour une autre fleur. Si j'étais la rose charmante Que ta main place sur ton coeur, Si près de toi toute tremblante Je me fanerais de bonheur. Mais en vain je cherche à te plaire, J'ai beau gémir et soupirer. Je suis homme, et que puis-je faire? - T'aimer... Te le dire ... Et pleurer!
7.
8.
De sa dent soudaine et vorace, Comme un chien l'amour m'a mordu... En suivant mon sang répandu, Va, tu pourras suivre ma trace... Prends un cheval de bonne race, Pars, et suis mon chemin ardu, Fondrière ou sentier perdu, Si la course ne te harasse! En passant par où j'ai passé, Tu verras que seul et blessé J'ai parcouru ce triste monde. Et qu'ainsi je m'en fus mourir Bien loin, bien loin, sans découvrir Le bleu manoir de Rosemonde.
9.
Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais, fidèle, toujours l'attendre, Toujours l'aimer! Ouvrir les bras, et, las d'attendre, Sur la néant les refermer! Mais encor, toujours les lui tendre Toujours l'aimer. Ah! ne pouvoir que les lui tendre Et dans les pleurs se consumer, Mais ces pleurs toujours les répandre, Toujours l'aimer... Ne jamais la voir ni l'entendre, Ne jamais tout haut la nommer, Mais d'un amour toujours plus tendre Toujours l'aimer. Toujours!
10.
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. Les houles, en roulant les images des cieux, Mêlaient d'une façon solennelle et mystique Les tout puissants accords de leur riche musique Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux... C'est là, c'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs, Et des esclaves nus tout imprégnés d'odeurs Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes, Et dont l'unique soin était d'approfondir Le secret douloureux qui me faisait languir.
11.
Étoile, dont la beauté luit Comme un diamant dans la nuit, Regarde vers ma bien-aimée Dont la paupière s'est fermée, Et fais descendre sur ses yeux La bénédiction des cieux. Elle s'endort : par la fenêtre En sa chambre heureuse pénètre ; Sur sa blancheur, comme un baiser, Viens jusqu'à l'aube te poser, Et que sa pensée alors rêve D'un astre d'amour qui se lève.
12.
Connaissez-vous la blanche tombe, Où flotte avec un son plaintif L'ombre d'un if ? Sur l'if une pâle colombe, Triste et seule au soleil couchant, Chante son chant : On dirait que l'âme éveillée Pleure sous terre à l'unisson De la chanson, Et du malheur d'être oubliée Se plaint dans un roucoulement Bien doucement. Oh! jamais plus, près de la tombe, Je n'irai, quand descend le soir Au manteau noir, Écouter la pâle colombe Chanter sur la branche de l'if Son chant plaintif !
13.
Un fois, terrassé par un puissant breuvage, J'ai rêvé que parmi les vagues et le bruit De la mer je voguais sans fanal dans la nuit, Morne rameur, n'ayant plus l'espoir du rivage. L'Océan me crachait ses baves sur le front Et le vent me glaçait d'horreur jusqu'aux entrailles; Les vagues s'écroulaient ainsi que des murailles Avec ce rythme lent qu'un silence interrompt. Puis, tout changea. La mer et sa noire mêlée Sombrèrent. Sous mes pieds s'effondra le plancher De la barque... Et j'étais seul dans un vieux clocher, Chevauchant avec rage une cloche ébranlée. J'étreignais la criarde opiniâtrement, Convulsif et fermant dans l'effort mes paupières, Le grondement faisait trembler les vieilles pierres, Tant j'activais sans fin le lourd balancement. Pourquoi n'as-tu pas dit, o rêve! où Dieu nous mène? Pourquoi n'as-tu pas dit s'ils ne finiraient pas L'inutile travaile et l'éternel fracas Dont est fait la vie, hélas! la vie humaine?
14.
Le connais-tu, ce radieux pays Où brille dans les branches d'or des fruits? Un doux zéphir embaume l'air Et le laurier s'unit au myrte vert. Le connais-tu, le connais-tu? Là-bas, là-bas, mon bien-aimé, Courons porter nos pas. Le connais-tu, ce merveilleux séjour Où tout me parle encor de notre amour? Où chaque objet me dit avec douleur: Qui t'a ravi ta joie et ton bonheur? Le connais-tu, le connais-tu? Là-bas, là-bas, mon bien-aimé, Courons porter nos pas.

about

Mélodies d’Henri Duparc harmonisées pour chœur d’hommes par Gilbert Patenaude.

Les quatorze morceaux sélectionnés pour l'occasion sont composés sur des poésies de Charles Baudelaire, Sully Prudhomme, Thomas Moore, Goethe, Jean Lahor, Leconte de Lisle, Gabriel Marc, Jean Lahor, Robert de Bonnières, Téophile Gautier, François Coppée.

credits

released September 4, 2014

Les Chantres Musiciens
Direction : Gilbert Patenaude
Piano : Mariane Patenaude

Prise de son et postproduction : Philippe Bouvrette
Réalisation : Roseline Blain

license

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about

Les Chantres Musiciens Montreal, Québec

Les Chantres Musiciens, c'est un choeur de voix d'hommes de Montréal, formé d'une vingtaine de membres âgés de 17 à 30 ans, tous issus de la célèbre maîtrise des Petits Chanteurs du Mont-Royal. Il a été fondé en 1992 par Gilbert Patenaude qui en assure depuis la direction musicale. Le répertoire du choeur est diversifié et complexe. On peut les entendre à Montréal, et à l'occasion l'étranger. ... more

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